Alain aimait dire ce poème de Lanza del Vasto.
J'aime l'écouter.
J'aime l'écouter.
(C'est à vélo et en famille, après une session sur la non-violence à Pomeyrol, que nous avons fait halte dans la communauté de Lanza del Vasto à la Borie Noble. Chants et danses.
Je revois surtout l'école, un espace ouvert sur le monde.
Alain m'en parlait quelquefois. Dans mon souvenir, les murs sont couverts de dessins.
J'avais 15 ans et je suis aujourd'hui prof d'arts plastiques, sans l'avoir prévu.
Je revois surtout l'école, un espace ouvert sur le monde.
Alain m'en parlait quelquefois. Dans mon souvenir, les murs sont couverts de dessins.
J'avais 15 ans et je suis aujourd'hui prof d'arts plastiques, sans l'avoir prévu.
La nuit tombait.
La route s’enfonça
dans la forêt plus noire que la nuit.
J’étais seul, désarmé.
J’avais peur
d’avancer, peur de reculer,
peur du bruit de mes
pas,
peur de m’endormir
dans la nuit redoublée.
J’entendis les
craquements sous bois
et j’eus peur.
Je vis luire entre les
troncs des yeux de bête
et j’eus peur.
Puis je ne vis plus
rien
et j’eus peur, plus
que jamais.
Enfin, de l’ombre, une
ombre sortit,
qui me barra la
route et me dit :
« Allons !
fais vite : c’est la bourse ou la vie ! »
et je fus presque
soulagé par sa voix d’homme
car j’avais d’abord
cru rencontrer
un fantôme ou un démon.
Il dit : « Si
tu te défends pour sauver ta vie,
je prendrai d’abord ta
vie et ta bourse ensuite.
Mais si tu me donnes
ta bourse
seulement pour sauver
ta vie,
je prendrai d’abord ta
bourse et ensuite ta vie. »
Mon cœur s’affolait,
mon cœur se révoltait.
Perdu pour perdu, mon
cœur se retourna.
Je tombai à genoux,
je criai :
« Tout ce que j’ai, prends-le, Seigneur,
et tout ce que je suis. »
Aussitôt la peur me
quitta et je levai les yeux.
Il n’y avait devant
moi que lumière.
La forêt en était
toute verte.
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