mercredi 30 septembre 2015

Quelqu'un te cherche

"Jésus n'accepte pas de barrière, il n'accepte pas, 
il ne pourra jamais accepter que l'on dise de quelqu'un : "Il est perdu...".
Ne le pensons donc de personne 
et surtout jamais de nous-mêmes, 
on n'est pas perdu lorsque quelqu'un nous cherche 
et n'abandonnera pas jusqu'à ce qu'il nous ait trouvés.
Aimons donc, mais surtout acceptons l'Amour de Dieu.
Jésus vient manger avec nous, 
il nous appelle par notre nom : Suis-moi."

Chers amis, c'est avec émotion que je vous confie ces lignes
écrites par Alain il y a plus de soixante ans.
C'est cette Espérance dont il a porté témoignage,
par laquelle il nous a accompagnés,
avec la simplicité du prophète
et une force à déplacer les montagnes...


Les logions de la rencontre 2015

Chers amis,
Voici quelques-uns des textes à partir desquels nous avons partagé cet été nos propositions de compréhension. Vous vous en souvenez, l'un d'entre nous tirait le nom de celle ou celui qui tirerait à son tour un numéro de logion. La nuit passait, et nous en discutions le lendemain matin.

"C'était en 1945, aux environs de Nag Hammadi en Haute Egypte, sur l'emplacement de l'ancienne chénoboskion de Saint-Pacôme, un champ comme les autres. Il attendait son laboureur, un paysan comme les autres. C'est lui qui, au hasard de la charrue, découvrit le trésor.
Un trésor de paroles, enveloppé par les siècles, vieilli par une terre ocre : une bibliothèque gnostique dans des amphores destinées à mûrir le vin doux; cinquante-trois parchemins écrits dans cette langue copte sahidique encore proche des anciens hiéroglyphes égyptiens (copte vient de l'arabe qibt, contraction du grec aiguptios : Egypte).
Parmi ces cinquante-trois manuscrits, un Evangile (Codex II), une "bonne nouvelle" qui n'annonce rien, mais qui révèle à l'homme ce qu'il porte en lui depuis toujours : un espace infini, le même à l'intérieur et à l'extérieur. Il suffirait à la cruche humaine de s'ouvrir...
[...]
Paroles qui ne sont pas bavardes mais qui sont autant d'énigmes à la façon des koans japonais, ces petites phrases qui, selon les apparences, manquent de sens mais qui, si on les laisse pénétrer, comme des grains de sable dans les rouaages de notre mental ordinaire, peuvent bien provoquer un arrêt, un silence... une transformation de la conscience."
Jean-Yves Leloup, L'Evangile de Thomas, traduit et commenté, Ed. Albin Michel, 1986, p.7.


Thomas, Logion 5 :

"Jésus disait :
Reconnais ce qui est devant ton visage
et ce qui t'est caché te sera dévoilé.
Il n'y a rien de caché qui ne sera manifesté."

Thomas, Logion 29 :

"Jésus disait :
Si la chair est venue à l'existence à cause de l'esprit,
c'est une merveille,
mais si l'esprit est venu à l'existence à cause du corps,
c'est une merveille de merveille.
Mais moi, je m'émerveille de ceci :
Comment cet Etre qui Est,
peut-il habiter ce néant ?"

Thomas, Logion 23 :

"Jésus disait :
Je vous choisirai un entre mille et deux entre dix mille
et ils se lèveront comme un seul, simplifiés."

Thomas, Logion 44 :

"Jésus disait :
celui qui aura blasphémé contre le Père,
on lui pardonnera,
et celui qui aura blasphémé contre le Fils,
on lui pardonnera.
Mais celui qui aura blasphémé contre l'Esprit Saint,
on ne lui pardonnera pas,
ni sur la terre, ni au ciel."

Jean 11, 9 :

"N'y a-t-il pas douze heures de jour ?
Si quelqu'un marche de jour, il ne trébuche pas parce qu'il voit la lumière de ce monde
mais si quelqu'un marche pendant la nuit, il trébuche parce que la lumière n'est pas en lui."

Présence



"La merveille de vos présences,



je la perçois par effet d'entraînement.



Si vous vivez l'entraînement, régulier, constant et renforcé,



vous percevrez les présences.



 



Voir vos présences : je n'ai pas de mots.



Ce n'est pas de l'émotion, mais de l'émerveillement.



Nous sommes ces présences. C'est la vraie réalité.



Quand on meurt, les présences continuent.



Celles qui se sont entraînées, elles continuent. C’est une évidence.



Quand on a la merveilleuse chance de les voir, de les sentir,



on perçoit dans une pièce comme celle-ci, beaucoup d'autres présences.



Merci, tout en sachant que je n'arrive pas à croire ce que je vois.



 



Etre, c'est donner sa présence



et on est la présence qui se donne".

(Alain, d’après des notes de stage de Françoise, 2008)

Al otro lado del río de la Vida

"La Lumière de lumière croise ses mains avec les nôtres"
(José Maria Sanchez Carrion, La Langue de la Lumière, NVA Editions, 2013, p.356)

lundi 25 mai 2015

Tu crois que les anges … ? Ou la gloire du poisson échoué.





J’aime les moments de la vie où l’on plonge dans les vagues entre le sable et la haute mer.
Tout près, à quelques mètres, la mer tranquille – vagues régulières, rassurantes. Sur l’horizon le ciel est gris, des courants bleus verticaux jouent sur l’horizon, pâles, vivants.
Je les crée par mon regard.
J’incendie la haute mer avec ce bleu si doux, magique que mon regard opère.
Je suis entré dans l’espace de chaos où les vagues brisent leur élan.
Je n’ai pas peur de celle qui vient. J’en ai vu d’autres.
Me voici emporté, roulé dans le sable, subjugué. Je consens au désarroi.
Je trouve normal, juste de me trouver balayé, heureux, ridicule.
Je me range du côté du plus fort, j’approuve l’océan quand il me rejette sans me voir, sans me connaître. Je sais bien que je n’ai pas le droit d’être dans cet espace interdit.

Pourtant j’ai toujours vécu dans les espaces incertains, aux frontières.
Je suis ici, sur cette plage, pour préparer une expédition frontalière.
A la recherche de la plante magique qui donne la maîtrise du temps.
Nous sommes trois hommes, entraînés, déterminés.
Nous savons que la plante magique est à cueillir au cœur de l’Être, si on lui permet de pousser… Fleur de parole
– Où irons-nous pour réussir cette culture ? Comment ?

Un de nous a rêvé d’un poisson d’aquarium – de couleur orange.
Il traverse le verre de l’aquarium et pénètre dans le bras du rêveur – C’est une présence amicale, chaleureuse, il suffit d’une caresse pour l’évacuer.
A la fin du récit, nous remarquons une dorade, fraîche et colorée, qui vient de s’échouer, morte, à nos pieds.
Nous rions en disant qu’elle vient de sortir du bras de notre ami. Nous rentrons.

A table, nous pensons au poisson échoué et nous parlons :
Comme elle nous ressemble !
Etrangère à sa tribu, que faisait-elle dans ces eaux violentes, dans ce ressac imprévisible.
Nous célébrons le deuil de la dorade mystique qui, pour connaître le toucher du soleil ardent sur le sable sec, a dépassé ses propres limites.
Nous nous apitoyons sur la mort inutile du beau poisson passionné.
Pourquoi tant d’efforts ?
Toi aussi, comme nous, cherches-tu la parole ?
Quoi de plus muet qu’un poisson mort ?
Nous ne t’avons même pas ramassé et mangé.
Tu t’es échoué sur un rivage cruel à la recherche d’êtres supérieurs qui ne t’ont pas accueilli…

Elle a tout perdu, cette dorade !
Pourtant, a dit l’un de nous, elle a réussi au-delà de ses espoirs les plus fous. Nous parlons d’elle, nous parlons à cause d’elle.
Le poisson muet échoué, parce que nous parlons de lui, devient poisson glorieux.
Poisson muet par qui la parole advient.

 
Tu crois que les anges ont besoin de ta carcasse pour trouver la parole ? a questionné un ami après un moment de silence.
Pourquoi pas, si j’échoue à leurs pieds, dans leur monde ?

                                                                            Alain

vendredi 27 février 2015

Dans la beauté, je marche

 
Avec joie, je me rétablis
Avec joie, mon intérieur s’apaise
Avec joie, mes membres retrouvent leur force
Avec joie, ma tête devient calme
Avec joie, j’entends à nouveau
Avec joie, je marche
 
Insensible à la douleur, je marche
La lumière en moi, je marche
Sentant la vie, je marche.
Dans la beauté, je marche

Avec la beauté devant moi, je marche
Avec la beauté derrière moi, je marche
Avec la beauté au-dessus de moi, je marche
Avec la beauté au-dessous de moi, je marche
Avec la beauté tout autour de moi, je marche
Tout est fini dans la plénitude
Tout est fini dans la plénitude

Extrait du Chant de la nuit, cérémonie de guérison Navajo en Tsegihi