[...]
"Théo la regarde et lui dit :
"Mais, Jeanne, tu es en train de guérir. Ta guérison s'opère maintenant... As-tu oublié si vite ce que disait ce médecin ?... Que lorsque le conflit biologique de survie est résolu, il se produit comme une explosion, comme un œdème qui donne à la personne l'impression d'une aggravation, mais que c'est un œdème de guérison...
Et moi, parlant autrement, je te dirais, Jeanne : tu es dans le temps de la foi.
C'est le moment pour toi de faire confiance et c'est par là que ta guérison deviendra véritablement tienne. Si quelqu'un est guéri par un autre, il n'est pas guéri, il est soulagé. C'est sans doute fort intéressant, mais ce n'est pas une guérison.
La véritable guérison, elle vient de soi-même.
Et pour qu'elle soit une délivrance qui s'étende aux générations précédentes et qui se prolonge dans les générations présentes et à venir, comme toute véritable guérison, il faut qu'elle soit devenue la tienne... Elle devient tienne, à travers la résorption de l’œdème, c'est vrai, mais elle devient surtout tienne par ta confiance, par le fait que tu es capable de t'accrocher à une conscience qui n'est pas celle des données sensorielles plates du cerveau de ton petit moi-même, de ce cerveau qui n'a pas su -on ne peut pas le lui reprocher, ce n'est pas de sa faute- qui n'a pu proposer que des solutions terribles parce qu'il n'avait pas les données suffisantes.
La foi, c'est que tu restes accrochée à une source d'informations qui est beaucoup plus large que tout ce que tu peux voir et sentir... C'est maintenant le moment de ta foi, Jeanne ! Je ne peux que t'accompagner, mais chaque fois, à chaque seconde, maintenant, où tu oses faire véritablement confiance, tu nourris ton cerveau de milliards et de milliards d'informations qui sont nécessaires pour que tu puisses sortir des terreurs de la survie et entrer dans la vie... Rappelle-toi, Jeanne, c'est bien ce que disait Jésus :
"Si tu veux entrer dans la vie..."
Comprends le sens ! "Entrer dans la vie", c'est vivre au-delà des nécessités de la survie. Et pour entrer dans la vie, il faut avoir confiance... Alors fais confiance ! Fais confiance à toi-même ! Fais confiance à cette part de toi-même dont tu as fait l'expérience.
La foi, ce n'est pas d'imaginer quelque chose et de s'y accrocher.
La foi, ce n'est pas de s'accrocher à des mots, de s'accrocher à des idées qui nous seraient présentées comme des vérités...
Non, la foi, telle que je la comprends, c'est d'avoir vécu une expérience d'une part de soi-même beaucoup plus ouverte, beaucoup plus vivante, et de garder confiance dans l'existence de cette part de soi-même, alors même qu'on ne la sent plus ou qu'on ne la voit plus. Par cet acte de confiance, Jeanne, tu continues à enrichir ton ordinateur cerveau et cela, c'est tout simplement vital."
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Alain Masson, "La Lumière qui voit", 1998, pages 88-89.
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